Chapitre 2.3 : Moment de doutes

Publié le par unlitredelarmes.over-blog.com

Les clémentines sont les seuls fruits que l’on peut cueillir au collège Seiryo. Quand on est sorti pour désherber le long des arbres, quelques garçons ont commencés à se moquer de la façon dont je marchais.

« Pourquoi tu marches comme ça ? C’est quoi qui ne vas pas chez toi ? T’as l’air d’un bébé de maternelle. »

« Ah, t’es en pleine concentration. Mais tu penches un peu, non ? »

Ils ont dit plein de choses de ce genre et n’ont pas arrêté de rire, ça m’a énervé. Bien sûr, je les ai ignoré. Si je ne l’avais pas fait, j’aurais pleuré toutes mes larmes. Mais ça m’a demandé beaucoup d’effort de ne pas pleurer. Je ne sais pas comment mais j’ai réussi à me contrôler.

 

Aujourd’hui j’ai vraiment été frustré à cause d’un incident. Ca s’est passé pendant le cours de sport. Je me suis changée comme d’habitude et ai rejoint les autres.

« Aujourd’hui » a dit le professeur de sport, « on va courir vers le parc à un kilomètre. Une fois arrivé là bas on s’entraînera aux passes de basket. »

Ses mots m’ont paralysé : « Courir…passes…basket… » Impossible. Je ne pouvais pas faire ça.

« Et qu’est-ce que tu vas faire Aya ? » me demanda-t-il.

Tout ce que je pus faire fut de regarder par terre.

« Bien », le prof continua, « je pense que tu devrais étudier toute seule en classe avec O-chan. » (Elle avait oublié d’apporter ses affaires de sports.)

Tout d’un coup ma camarade commença à dire des trucs comme, « Oh, je t’envie Aya, pouvoir étudier toute seul… »

Intérieurement j’étais sur le point d’exploser. J’avais envie de dire, « Si tu veux étudier toute seule, j’échangerais volontiers ma place avec toi. Même si c’est seulement pour un jour, j’adorerais échanger mon corps avec celui de quelqu’un d’autre. Comme ça cette personne pourrait peut être comprendre ce que ressent une personne qui ne peut pas faire des choses même si elle le veut. A chaque fois que je marche, ou que je fais seulement un pas en avant, mon corps est instable et bancal. Je me sens humiliée et triste de ne pas pouvoir faire ce que tout les autres peuvent faire. Peux tu comprendre ces sentiments sans les vivre par toi-même ? Même si tu ne peux pas exactement comprendre ce que je ressens, j’aimerais que tu te mettes à ma place juste quelques temps. »

Cependant, j’ai eu une deuxième pensée à propos de la situation. Oui, je suppose que c’est difficile de comprendre – pour moi aussi. Je venais seulement de réaliser ce que c’était d’être devenue comme ça.

 

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